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Jeux vidéo : test MotoGP 20

Un succès qui se peaufine

Le jeu vidéo officiel des Grands Prix moto sur console PS4, Xbox One, PC, Google Stadia et Nintendo Switch

Depuis 2013, le studio Milanais Milestone nous gratifie chaque année de l'adaptation vidéoludique des Grands Prix Motos à travers les jeux vidéos officiels du Championnat du Monde MotoGP. Après une version 2019 très aboutie, la série sur console et PC revient avec un MotoGP 20 qui s'accompagne de son lot de nouveautés. De quoi suffisamment améliorer le jeu pour maintenir l'intérêt des joueurs ? Essai du 8e et dernier opus sur PC.

Test de MotoGP 20 sur PC
Test de MotoGP 20 sur PC

Gameplay

Année après année, un nouveau jeu MotoGP voit le jour avec quelques évolutions qui changent à première vue le gameplay, qui reste dans le fond le même après quelques tours de circuits. MotoGP 20 ne déroge pas à la règle. S'il se montre plus exigeant au premier abord, on reprend vite ses marques si l'on a déjà joué aux précédents opus.

Toutefois en niveau de conduite "pro", c'est à dire avec une physique la plus réaliste possible, le pilotage de la moto demande une certaine minutie que ce soit sur les phases de freinage, d'accélération ou de dépassement. Il n'est ainsi pas rare de partir en stoppie sur un freinage trop tardif, le freinage de l'avant sur l'angle est également plus compliqué qu'avant puisqu'il verrouille bien plus la direction lorsqu'il ne vous envoie pas au tapis directement.

Tout est une question de dosage, notamment au freinage
Tout est une question de dosage, notamment au freinage

On sent qu'un gros travail a été effectué sur la physique, déjà avec une sensation accrue du poids de la moto, mais surtout au niveau de toutes les phases de contact. Les accrochages avec d'autres concurrents donnent plus souvent lieux à des chutes, mais celles-ci sont maintenant équilibrées. Dans les derniers titres, c'était toujours le joueur qui tombait lorsque l'IA restait en piste. Les cartes ont été rebattues et tout le monde se retrouve sur un pied d'égalité. Voilà qui fait plaisir et se rapproche de la réalité.

La physique a été revue, notamment sur les contacts plus réalistes et surtout plus équilibrés
La physique a été revue, notamment sur les contacts plus réalistes et surtout plus équilibrés

Grosse nouveauté du jeu, les dégâts sont désormais pris en compte (si l'on active cette option de course) et chaque contact ou chute entraîne des dégâts, de légers à importants. Au-delà de l'aspect extérieur de la moto, ces derniers influent aussi sur le comportement de la moto. Ainsi une ailette arrachée fait partir ma moto sur la gauche en ligne droite et il faut alors constamment rectifier la trajectoire. Au bout d'un moment ou sur une grave chute, cela peut également donner lieu à un abandon. Encore une fois, le jeu devient de plus en plus réaliste.

Résultat d'une chute, il manque une ailette, une absence qui se rescent ensuite sur la piste
Résultat d'une chute, il manque une ailette, une absence qui se rescent ensuite sur la piste

Les autres nouveautés - que l'on peut ou non activer - concernent l'usure des pneumatiques et la consommation de carburant. Là encore, les évolutions sont sensibles avec des pneus qui perdent progressivement en performance avant de glisser si l'on n'a pas choisi le bon mix ou encore une moto qui perd un peu de poids à mesure que le réservoir se vide. Dégâts et usure forment des ajout bienvenus qui renforcent l'immersion et rapprochent encore plus le titre de la réalité.

Le niveau de carburant joue sur le poids de la moto, on peut donc le baisser, mais attention à la panne sèche...
Le niveau de carburant joue sur le poids de la moto, on peut donc le baisser, mais attention à la panne sèche...

IA : Intelligence artificielle

Comme en 2019, c'est ANNA - Artificial Neural Network Agent - qui s'occupe de gérer le comportement des pilotes et de renforcer le réalisme du jeu, en rendant leur pilotage plus naturel. L'IA du jeu vidéo se montre ainsi du même niveau que l'an passé en proposant une expérience nettement plus plaisante qu'auparavant avec des adversaires qui ne vous foncent désormais plus systématiquement dessus lorsque vous vous trouvez sur leur trajectoire, même si les collisions ne peuvent pas toujours être évitées.

L'IA est assez coriace dans les difficultés les plus élevées
L'IA est assez coriace dans les difficultés les plus élevées

Le niveau de défi offert par l'IA est largement modulable et offre un véritable challenge dans les difficultés les plus élevées. Pour remporter les courses au niveau réaliste, il va falloir s'armer de patience et connaitre parfaitement à la fois le circuit et sa moto pour espérer s'imposer. Voilà, qui permet de prolonger d'autant le nombre d'heures de jeu possibles.

Graphismes

Difficile de juger objectivement l'évolution graphique entre MotoGP 19 et MotoGP 20 car nous sommes passés d'une PS4 standard à un PC pour le test entre les deux moutures. Forcément, les textures sont beaucoup plus fines et les détails plus visibles. Toutefois, il semble que le niveau soit à peu prêt identique au passé avec des motos et des pilotes parfaitement modélisés et animés, des circuits bien retranscrits et une ambiance qui s'améliore sur ceux-ci. Pour celui qui veut pinailler, les détails des décors et de la foule sont encore un peu en retrait lorsque l'on s'y attarde un peu.

Les décors sont plus fournis, mais mieux ne vaut pas s'attarder sur les détails
Les décors sont plus fournis, mais mieux ne vaut pas s'attarder sur les détails

Si les dégâts sont maintenant pris en compte visuellement et techniquement, le côté visuel reste assez léger. On ne voit que peu les déformations sur la moto et les impacts ne sont pas particulièrement visibles au moment du choc. Il y a encore une marge de progression à ce niveau.

A l'inverse, motos et pilotes sont parfaitement reproduits
A l'inverse, motos et pilotes sont parfaitement reproduits

L'amélioration du réalisme porte également sur les pilotes et leur environnement hors course.

Les visages des pilotes de MotoGP sont mieux modélisés et correspondent plus aux vrais pilotes. En revanche ceux proposés pour la création de son avatar ne sont franchement pas terrible.

Les animations sont toujours bonnes avec une vraie vie dans le box ou encore l'apparition de nouvelles cinématiques à la signature d'un contrat par exemple. L'impression de vitesse est par contre en retrait, notamment en comparaison de TT Isle of Man 2 qui se montre également plus convaincant sur l'ambiance sonore avec une bonne gestion du bruit du vent, ici absent.

On reconnait sans mal les différents pilotes de la catégorie reine
On reconnait sans mal les différents pilotes de la catégorie reine

Sur notre PC de test (voir configuration en bas de l'article), le jeu tourne avec tous les paramètres à fond sans ralentissement. Cependant, on constate quelques retards d'affichage de textures de quelques secondes au lancement des courses, rien de bien méchant dans l'ensemble. A noter que nous n'avons pas rencontré de bug durant les multiples heures d'essai étalées sur plusieurs jours de tests.

Mode carrière

On passera rapidement sur les modes de jeu très basiques que l'on retrouvait précédemment, avec l'absence toujours remarquée du multijoueur en local, pour se concentrer sur le mode carrière revu et présenté par le développeur comme l'un des atouts de cet opus 2020.

La carrière propose désormais de gérer ses finances et son staff
La carrière propose désormais de gérer ses finances et son staff

Plus de gestion ! Voilà ce que l'on nous promettait pour renforcer l'immersion et éviter de procéder à un simple enchaînement de courses. En 2017, la série avait déjà misé là dessus avec un mode Manager assez complet qui permettait de gérer son team en recrutant ses pilotes dans les différentes catégories, mode qui fut ensuite abandonné. Pour ce millésime du jeu MotoGP, on trouve ainsi un mix entre les modes carrières de 2017 et de 2019, avec un peu plus de gestion, mais uniquement son pilote à gérer.

Cela passe aussi par le recrutement d'un agent qui négociera vos contrats
Cela passe aussi par le recrutement d'un agent qui négociera vos contrats

Il faudra ici recruter son manager, son staff technique et son team manager pour améliorer la moto sur laquelle on roule et dénicher de nouveaux contrats avec des teams réels plus expérimentés ou avec une structure personnalisable. Le staff technique doit ensuite être affecté à la recherche et développement sur les différents points (moteur, châssis, électronique, aérodynamique) pour débloquer des points de développement qui permettent ensuite d'appliquer des améliorations à sa moto. Les améliorations des performances sont sensibles à la conduite, une machine optimisée se pilotant avec beaucoup plus de facilité que la version de base.

Les tests de développements disponibles lors des essais libres permettent de débloquer des points de recherche
Les tests de développements disponibles lors des essais libres permettent de débloquer des points de recherche

Si on peut être submergé par les infos au lancement de la carrière, d'autant qu'il faut faire attention à ne pas recruter au delà de ce que ses ressources permettent, l'aspect gestion se limite assez vite alors que l'on se focalise surtout sur les week-ends de course qui permettent eux aussi de gagner des points de développement lors des séances d'essais libres.

Oui la carrière est un peu plus complète et plus plaisante à jouer que sur MotoGP 19, mais ce n'est pas non plus révolutionnaire.

Contenu : pilotes et circuits

Le point fort des jeux MotoGP a toujours été de disposer et de savoir exploiter la licence officielle. C'est toujours le cas puisque l'on retrouve tous les pilotes officiels des trois catégories MotoGP, Moto2 et Moto3.

Zarco et Dovizioso sur le Mugello
Zarco et Dovizioso sur le Mugello

A cela viennent s'ajouter une multitude de pilotes historiques jusqu'au 500 cm3 2 temps qui se débloquent par le biais du mode défi repensé pour l'occasion puisque celui-ci prend la forme de courses complètes permettant de gagner des crédits qui serviront ensuite à s'acheter ses pilotes et motos historiques. En plus, deux tracés "historiques" sont également présents. S'il ne sont plus au calendrier du championnat, Donington Park et Laguna Seca restent ainsi jouables. Dommage qu'il n'y en ait pas plus car Milestone a déjà reproduit de nombreux anciens tracés notamment utilisés dans la licence Ride.

Les défis classiques passent maintenant par des courses complètes pour gagner des crédits et acheter de nouveaux pilotes et motos
Les défis classiques passent maintenant par des courses complètes pour gagner des crédits et acheter de nouveaux pilotes et motos

En revanche, on note cette année la disparition des pilotes de la Red Bull Rookies Cup ainsi que de la catégorie électrique MotoE apparue l'an dernier.

On nous annonçait plus de personnalisation et cela passe par de nouveaux visages d'homme et de femme pour son avatar. Le choix est plus vaste, mais comme on l'a déjà dit, ces visages ne sont guère convaincants et même assez moches pour être totalement honnête. On n'en est pas encore à pouvoir modéliser son visage. Pas grave, ils se retrouveront vite sous un casque. La customisation reste sinon identique à ce que l'on connaissait, notamment à travers l'éditeur de casques, de logos, de livrée de moto et de pseudo. Notons enfin qu'il est maintenant possible de choisir la couleur de ses sliders. La personnalisation évolue ainsi chaque année sur les détails.

La personnalisation des motos reste assez limitée
La personnalisation des motos reste assez limitée

On regrettera peut-être une personnalisation plus limitée des motos où l'on doit se contenter de deux livrées et trois sponsors pour chaque modèle. On est bien loin de ce qu'il est possible de faire dans Ride 3 ou dans MXGP 2019 où l'on peut ajuster jusqu'à la couleur des leviers de freins, mais cela est peut-être dû aux droits du MotoGP et non pas aux possibilités techniques.

Tutoriel

Le jeu explique au début comment jouer mais ne va pas encore jusqu'à donner des cours de pilotage, afin de pouvoir faire progresser son pilotage d'une MotoGP. Pour une édition suivante ?

Conclusion

Si ce n'est pas la révolution par rapport au précédent opus, le jeu vidéo MotoGP 20 parvient à s'améliorer doucement et à présenter chaque année une expérience toujours un peu plus riche que par le passé, se rapprochant peu à peu du jeu de course moto ultime. Le titre ravira sans aucun doute les fans de la série et saura séduire les nouveaux venus qui découvrent la licence.

Test de MotoGP 20
Test de MotoGP 20

Points forts

  • Améliorations du gameplay
  • Réalisme accru avec la prise en compte des dégâts et de l'usure
  • Contenu officiel
  • Un vrai challenge dans les hautes difficultés
  • Carrière enrichie

Points faibles

  • Disparition des MotoE et Rookies Cup
  • Absence de tutoriel sur le pilotage
  • Absence de multi en local
  • On aurait aimé plus de circuits classiques

Configuration requise pour PC

Configuration Minimale Requise Pour le test
Système d'exploitation Windows 8.1 64-bit ou supérieur Windows 8.1 64-bit ou supérieur Windows 10 64 bits
Processeur Intel Core i5-2500, AMD FX-8100 ou équivalent Intel Core i7-4820K 3.7 GHz / AMD Ryzen 7 1700x AMD Ryzen 5 2600
Mémoire vive 8 GB 16 GB 32 GB
Carte graphique NVIDIA GeForce GTX 1050 2 GB VRAM ou plus/ AMD Radeon HD 7950 2 GB VRAM ou plus NVIDIA GeForce GTX 1070 8 GB VRAM ou plus | AMD Radeon RX 580 8 GB VRAM ou plus NVIDIA GeForce GTX 1070 Ti 8GB
DirectX 11 11 11
Espace disque 22 GB 22 GB 22 GB

Disponibilité / prix

  • Playstation 4 / Xbox One : 69,99 €
  • Nintendo Switch, PC, Stadia : 49,99 €

Plus d'infos sur les jeux sur console et PC