Jeu vidéo : Test de TT Isle of Man 3

Quand RiMS Racing rencontre le TT

Le jeu officiel du Tourist Trophy sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC

Face à l'ogre Milestone qui est devenu le principal développeur de jeux de course motos, KT Racing a débarqué début 2018 en s'attaquant à un challenge de taille : adapter la mythique course du Tourist Trophy en jeu vidéo. Après un premier titre plein de promesses, mais pas dépourvu de défauts, le studio s'est rapproché de véritables pilotes, dont Julien Toniutti, pour parfaire sa mouture en 2020 avec un deuxième opus.

Voilà que la formule évolue encore avec l'arrivée aux commandes de RaceWard Studio à qui l'on doit le très exigeant RiMS Racing sorti il y a deux ans. Poursuivant dans cette orientation simulation, TT Isle of Man : Ride on the Edge 3 parvient-il enfin à trouver la bonne formule ? Essai...

Gameplay

La jouabilité dans un jeu de course moto, c'est un peu le nerf de la guerre. Si elle est ratée, alors le jeu sera une catastrophe à jouer. Mais au vu des expériences précédentes sur TT 2 et sur RiMS Racing, on est en droit de se montrer assez confiant.

Et on peut, car la jouabilité est calquée sur celle de RiMS, se montrant donc plutôt orientée simulation, même s'il est possible d'ajuster la physique selon trois niveaux plus ou moins exigeants. Forcément, le choix d'une physique réaliste impose beaucoup plus de précision sur les phases de freinage ou d'accélération, ainsi que sur la gestion des trajectoires.

Mais il ne faut toutefois pas croire que la physique dite "débutant" va permettre à n'importe qui de prendre du plaisir sur ce jeu. TT 3 est en effet très exigeant et loin d'être accessible aux débutants : ca va vite, il y a peu de marge d'erreur et une chute coute très cher.

Dans l'ensemble, le gameplay se montre assez vif et très réactif, les changements d'angles se faisant instantanément. La gestion de l'accélération est très progressive, on peut donc utiliser une accélération partielle sans avoir l'impression de se trainer comme sur certains titres concurrents.

Enfin, il est toujours possible d'ajuster les différentes assistances que l'on retrouve traditionnellement sur les sportives modernes (ABS, Traction Control, frein moteur et anti-wheeling) selon trois niveaux. Par contre, il n'est toujours pas question d'une fonction Rewind (désormais très répandue dans les jeux de courses). Gare aux murets et aux trottoirs...

IA

Mettre au point une intelligence artificielle suffisamment agressive pour proposer du challenge, sans pour autant se retrouver avec des adversaires imbattables qui vous percutent à tout bout de champ est toujours un challenge pour les développeurs. RaceWard n'y était clairement pas parvenu sur RiMS et la situation ne s'améliore guère ici avec une IA montée sur un rail qui ne fera pas de quartier si vous vous trouvez sur sa trajectoire.

Le point positif, c'est que le Tourist Trophy se dispute essentiellement en départs alternés et se joue sur les chronos. En revanche, pour toutes les épreuves qualificatives qui se disputent en Mass Start, il faudra composer avec les caprices de l'IA.

Graphismes

Une des grandes forces des jeux Tourist Trophy, depuis le premier titre, a toujours été de nous proposer une réplique à l'échelle 1:1 des 60 km du tracé de la Snaefell Moutain Course. C'est toujours le cas et tout a été parfaitement modélisée, jusqu'à chaque muret, maison ou arbre.

Malheureusement, le titre souffre désormais d'un gros problème de clipping là où ce n'était pas le cas avant. Pour faire simple, on voit apparaitre la végétation et les éléments de décors trop tardivement alors que ceux-ci étaient générés avant d'apparaitre dans le champs de vision du joueur sur le précédent jeu. De même, les détails ne sont pas particulièrement beau, même avec la configuration technique la plus avancée possible.

En contrepartie, le titre bénéficie d'une excellente fréquence d'image et permet d'exploiter à fond les capacités de son écran. Dans notre cas, il tourne en permanence à 144 fps en QHD et sans ralentissement.

On a également perdu un peu en sensation de vitesse. Si cette dernière est toujours présente dans les vues intérieures, ce n'est plus vraiment le cas sur les vues extérieures.

Bande-Son

La bande-son des deux premiers jeux vidéos Tourist Trophy nous avait mis une claque avec des bruits de moteurs enregistrés sur les vrais motos (en statique), mais surtout avec une ambiance générale qui nous propulsait sur l'Ile de Man, par exemple avec le bruit du vent parfaitement rendu, en particulier lors des passages le long d'arbres. Là encore, le résultat est satisfaisant, mais on a cette sensation que le titre va moins loin, que l'environnement sonore est plus plat...

Modes de jeu

Si les précédents opus nous proposaient de participer à des courses sur différents tracés situés au Royaume-Uni, TT 3 nous cantonne sur l'Ile de Man. Puisque les développeurs ont modélisés encore plus de routes, plus question de quitter l'Ile.

Tout se passe donc au même endroit, avec une Ile de Man qui présente plus de 200 km de route auxquels on peut accéder librement. Et ces longues distances, on est un peu obligé de les arpenter puisqu'il n'y a plus de vrai menu de jeu et que la sélection se fait directement sur la route. Il est toutefois possible de prendre des raccourcis en utilisant la carte et en sélectionnant directement l'épreuve à laquelle on veut participer.

On est ici directement plongé dans le bain en devant sélectionner son pilote de Supersport ou de Superbike pour débuter sa saison. Il faut faire le bon choix car il faudra impérativement redémarrer une saison si l'on souhaite changer par la suite. Dès lors, il faut enchainer les épreuves de qualification et les courses (huit de chaque) pour accéder au Tourist Trophy qui conclut la saison. En parallèle, on peut participer à des épreuves annexes via les possibilités en ligne.

Remporter les épreuves permet de débloquer des points d'expériences qui servent ensuite à faire progresser les capacités et performances de sa moto.

Le jeu laisse aussi la possibilité de créer sa propre course, si l'on souhaite faire librement une épreuve. On ne vient donc pas révolutionner le genre, d'autant plus que la progression peut se montrer pour le moins chaotique. Nous avons par exemple été confronté à un bug récurrent qui fait que le jeu n'enregistre pas notre résultat sur les épreuves qualificatives et nous bloque ainsi dans la progression.

Contenu

Si l'Ile de Man est désormais explorable en grande partie, le jeu vidéo se concentre maintenant exclusivement sur cette destination et on perd forcément un peu en variété. Côté véhicules, pas de changement par rapport à avant puisqu'on ne peut piloter que certaines Superbike et Supersport de l'édition 2022. Pas de Superstock ni de Supertwin et encore moins de Sidecar au programme.

Conclusion

Plus que jamais, TT Isle of Man : Ride on the Edge 3 s'adresse quasi exclusivement aux passionnés du Tourist Trophy et aux joueurs bénéficiant déjà d'une bonne expérience dans les jeux motos. Pas fait pour les débutants et orienté intégralement autour de l'Ile de Man, le jeu offre toutefois un challenge relevé qui nous plonge littéralement au coeur de cette épreuve mythique. On reste mitigé sur l'ensemble, car on aurait aimé plus d'améliorations et un peu plus d'ouverture, mais nul doute que les fans de la compétition seront comblés.

Configuration requise pour PC

Disponibilité / prix

• Playstation 4/5 et Xbox One / Series : 69,99 €
• Nintendo Switch, PC : 49,99 €

Plus d'infos sur les jeux sur console et PC

• Site : rims-racing.com
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