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Pilote de légende : Jean-Paul Boinet

Double Champion de France 750 en 1974 et 1978

Vainqueur du Bol d'Or Classic en 2004

Pilote de légende : Jean-Paul Boinet (photo : DR)Jean-Paul Boinet voit le jour le 23 décembre 1951, presque un an tout juste avant Patrick Pons qui deviendra son ami quelques années plus tard. Fils de commerçants en volailles et gibiers, il est confié très jeune à l’une de ses tantes, ses parents n’ayant guère le temps de prendre soin de lui. A 14 ans, il revient au domicile parental et entame des études en section commercial. Deux ans plus tard, sa famille emmènage à Montlhéry et il reçoit en cadeau sa première moto, une 125 Kawasaki. Pas très loin de chez lui se trouve un garage et une boutique moto qu’il commence à fréquenter. C’est là qu’il fait la rencontre de Christian Ravel, figure montante de la compétition moto avec notamment un titre de Champion de France. Les deux hommes se lient d’amitié et sortent régulièrement ensemble pour faire quelques virées à moto. Pour rouler avec sa nouvelle bande de motards, Jean-Paul Boinet investit dans une 350 Kawasaki Avanger.

La première course

Très vite, l’envie de courir en compétition se fait de plus en plus forte et Jean-Paul Boinet décide d’économiser en vue de s’offrir une machine plus compétitive. Son choix se porte sur une 250 Suzuki et avec le soutien de Christian Ravel, il parvient à convaincre ses parents de le laisser participer au Critérium des Sports de Montlhéry. Et pour sa première course, Jean-Paul Boinet fait forte impression puisqu’il parvient à accrocher la quatrième place.
Parallèlement, il poursuit ses études, obtient son bac mais doit abandonner sa formation en droit. Plutôt que de devenir magistrat, Jean-Paul Boinet décide de devenir pilote professionnel.

Débuts en compétition

Pilote de légende : Jean-Paul Boinet (photo : Pierre Gabriele)Pour débuter en compétition, il peut compter sur le soutien de M. Seurat, importateur de la marque Ossa. Jean-Paul Boinet prend donc le guidon d’une Ossa 250 pour la saison 1970 ainsi que d’une Montesa en 125cc. En raison de son gabarit imposant, Jean-Paul Boinet connait quelques difficultés en catégorie 125 et ne parvient guère à tenir tête aux Yamaha de l’époque. Pourtant, au guidon il se donne corps et âme et le voilà classé quatrième en championnat de France 125.
Pour ce qui est de la catégorie 250, la Ossa de Boinet s’avère peu fiable et les problèmes mécaniques et autres casses s’accumulent au fil des courses. Il parvient néanmoins à s’offrir une victoire lors de la première manche du « Premier Pas Dunlop ».
Dans les paddocks, il fait la connaissance de Christian Leon qui dispose du même matériel et les deux pilotes s’échangent régulièrement leurs machines tandis que Jacques Rittaud s’occupe de la préparation des motos.

Les heures sombres

Pilote de légende : Jean-Paul Boinet (photo : Pierre Gabriele)En 1971, Jean-Paul Boinet acquiert deux nouvelles machines, une Yamaha TD2 et une TR2, afin de prendre le départ en catégorie 250, 350 et 500cc. Avant que la saison ne démarre, il effectue quelques essais sur le circuit de Montlhéry mais chute dans un virage et doit rester immobilisé à l’hôpital pendant deux mois. Hélas, les mois qui suivent ne sont pas porteurs de bonne nouvelle puisque son ami de longue date Christian Ravel vient de trouver la mort au Grand Prix de Belgique.
Après une longue rééducation et une profonde dépression dûe à la disparition de son ami, Jean-Paul Boinet décide de tirer un trait sur la moto. Il revend ses machines et s’achète une Renault Alpine dans l’objectif de faire du rallye automobile.
Le « Rallye des Lucioles » est sa première course automobile et l’expérience se solde par plusieurs tonneaux. Il en ressort indemne mais connait un nouvel accident automobile la même année.

Reprise du guidon

C’est un concessionnaire Honda qui lui redonne goût à la moto. En 1972, M. Laprie prépare une Honda 750 destinée aux 10 Heures de Montlhéry et le concessionnaire propose à Jean-Paul Boinet de la piloter aux côtés de Daniel Rouge. Boinet accepte et malgré quelques contretemps d’ordre mécanique, les deux pilotes s’octroient une belle quatrième place. Boinet sent que la chance est de nouveau de son côté et il décide de reprendre du service au guidon d’une Yamaha 250 TD3. De nouveaux soucis mécaniques viennent entâcher sa saison et Jean-Paul Boinet perd peu à peu espoir, lui qui ne maîtrise absolument pas les rudiments de la mécanique moto. Une fois encore, c’est une rencontre qui change la donne. Il fait connaissance avec Jacky Germain et sympathise avec ce mécanicien de génie qui œuvre alors sur les machines de Claude Ben El Hadj. Les deux hommes travaillent de concert et en fin d’année, Jean-Paul Boinet reprend peu à peu la tête du classement en terminant quatrième derrière des noms illustres tels que Michel Rougerie ou Olivier Chevallier.

Au sein de Moto Castrol

Pilote de légende : Jean-Paul Boinet (photo : Pierre Gabriele)Pour la saison 1973, il intégre l’écurie Moto Castrol où il rejoint entre autre Thierry Tchernine. Au sein de cette structure, Jean-Paul Boinet bénéficie d’une TD3 ainsi que de l’assistance technique de son ami Jacky Germain. Boinet participe alors à des courses d’endurance avec André Kaci sur une Honda où ils remportent une victoire face à Tchernine et prend part à un Grand Prix dans le cadre du championnat du monde à l’issue duquel il termine neuvième tandis que Phil Read triomphe.
L’année suivante, Yamaha annonce l’arrivée de quelques machines compétition client capables de rivaliser avec les motos officielles. Sonauto en obtient quatre et les distribue aux pilotes Christian Bourgeois, Patrcik Pons et Olivier Chevallier. Jean-Paul Boinet rêve de prendre le guidon de l’une de ces Yamaha et le fait savoir à Jean-Claude Olivier qui finit par le lui accorder.

En ligne pour Daytona

En ce début de saison 1974, Jean-Paul Boinet se présente à la mythique course de Daytona mais sa Yamaha étant arrivée depuis peu, Jacky Germain doit effectuer les réglages en vitesse. En course, Boinet ne démérite pas et parvient à se hisser à la quinzième place, devenant ainsi le premier pilote privé. Le reste de l’année est marquée par de nombreuses autres belles places notamment en Championnat de France. Il remporte également les courses de Nivelles, Paul Ricard et Karland et est sacré Champion de France Trophée 750.
Entre temps, il court en Grand Prix sans vraiment parvenir à truster les meilleures places et participe au Bol d’Or avec une Japauto en compagnie de Thierry Tchernine. Hélas, une panne d’essence les prive de victoire.

Une carrière prolongée

Jusqu’à la fin des années 70, Jean-Paul Boinet court autant en 750 qu’au mondial et s’offre un titre de Champion de France 750 en 1978. Il participe également au film L’agression aux côtés de nombreux autres champions de l’époque en 1975.
Il reprend le guidon dans les années 2000 et décroche la victoire au Bol d’Or Classic en 2004 avec Jean-Claude Chemarin.
En 2005 il est le vainqueur du Moto Tour dans la catégorie classic sur une Godier et Genoud avant de devenir le gagnant du Challenge international Moto Revue TZ l’année suivante. Pilote émérite il continue en 2007 en devenant vice-champion de France VMA et vainqueur du Moto Tour Classic.

Palmarès en Grand Prix

SaisonCatégorieCoursesVictoirePodiumMotoClassement
1974 500cc 1 0 0 Yamaha 35
1974 250cc 1 0 0 Yamaha 44
1973 500cc 1 0 0 Kawasaki 46

Plus d'infos sur Jean-Paul Boinet

Commentaires

brumos

Il me semble qu'en 74 c'est René Guili le 4e bénéficiaire de la 700 Yamaha attribuée par Sonauto et non Olivier Chevallier

27-07-2022 08:04 
 

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