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Essai Moto Guzzi Stelvio

Montagne de plaisir

Bicylindre en V de 1.042 cm3, 115 ch et 105 Nm, 246 kg pleins faits, à partir de 16.499 euros

Descendante de la Quota 1000, le trail Moto Guzzi Stelvio, présentée initialement en 2007, commence véritablement sa carrière en 2008. Elle se pose immédiatement en véritable alternative de charme à l’hégémonique BMW R 1200 GS. Le millésime 2011 améliore encore ces points et soigne également les détails de confort et d’agrément. Le modèle tire sa révérence en 2017, laissant beaucoup de regrets. Entretemps, Moto Guzzi fête ses 100 ans en 2021. Née sur les bords du lac de Côme à Mandello Del Lario, la firme italienne est née de l'association de trois aviateurs militaires passionnés de moto. L’emblème de leur escadrille, « l’Aquila » (l’Aigle) devient celui de la firme.

La marque présente ainsi en 2023 une toute nouvelle mécanique au sein de sa V100 Mandello. Cette machine nous avait subjugués par sa personnalité moteur conjuguant filiation historique réussie et modernité séduisante, logés dans un écrin purement italien.

Pour décliner son moteur, c’est forcément un trail que la marque choisit, segment phare du monde moto. Celui-ci compte désormais un nouveau membre, peut-être même une nouvelle référence avec la Stelvio. Plus que jamais, ce long courrier transalpin s’efforce d’honorer son patronyme, référence au plus haut col de montagne routier d’Italie, perché à 2.758 mètres d’altitude et agrémenté de 84 virages... Notre parcours ibérique nous fera d’ailleurs passer par le Stelvio andalou qui ne démérite aucunement niveaux courbes.

Essai du tourer Moto Guzzi Stelvio
Essai du tourer Moto Guzzi Stelvio

Découverte

Quelle est loin la Stelvio première du nom… ! La nouveauté inspire le dynamisme, la modernité voire, la technologie. Elle reprend l’optique de la Mandello, abandonnant les feux circulaires au profit d’un élément large, étroit en hauteur. Sa double optique à leds est soulignée d’un feu diurne (DRL) qui mime une silhouette d’aigle. Dommage, pas de feux d’éclairage en virage… Encadrée de déflecteurs, la bulle est ajustable électriquement sur 70 mm. Entre les deux, la surface caractéristique d’un radar optionnel équipe notre machine dans sa version PFF. De courtes écopes devancent les épaulements élancés aux volumes striés de lignes et méplats aérodynamiques. Ils enveloppent le réservoir de 21 litres aux épaulements caractéristiques au-dessus des couvre-culasses; un rappel esthétique du style des ancêtres Le Mans. Pour optimiser la répartition des masses, le bidon se prolonge sous la selle pilote qui le coiffe largement. Avenante, l’assise domine des flancs à triple ajours, référence à la mythique 850 Le Mans de 1976. Le siège passager est de bonne taille et s’encadre d’un habillage compact intégrant poignées de maintien et support de valises. Cette poupe est à la hauteur de la proue. Avec un lien aéronautique évident, logés dans un bloc biseauté, deux feux circulaires miment des tuyères rougeoyantes…

Essai de la Moto Guzzi Stelvio
Essai de la Moto Guzzi Stelvio

L’ensemble repose sur un cadre treillis tubulaire en acier, 20% plus résistant, couplé à une boucle arrière de même type. L’élément principal intègre le moteur à fonction porteuse et double ses points d’ancrage à l’avant, là encore pour un éventuel usage offroad léger. Comme sur la Mandello, le bicylindre métamorphosé de la Stelvio est le Compact Bloc. Il est en effet 103 mm plus court que celui de la V85 et plus léger que le 1200 8V, dernier "quatre soupapes" produit par Moto Guzzi. Ses carters striés, façon ailettes et couvre-culasses couleur bronze en font un écrin mécanique séduisant.

Le moteur de la Moto Guzzi Stelvio
Le moteur de la Moto Guzzi Stelvio

La trail est donc animé par un V-twin longitudinal (par rapport au vilebrequin) ouvert à 90° de 1 042 cm3 (96 x 72 mm) à double arbre à cames, quatre soupapes par cylindre. Le bloc développe 115 chevaux à 8 700 tours et 105 Nm de couple à 6 750 révolutions minute. Une masse contrarotative à l'avant du moteur limite le couple de renversement. On y gagne en efficacité ce que l’on perd un peu en caractère… L'ajout de ce composant a ainsi permis d'obtenir un vilebrequin plus léger (inertie réduite de 50%). Pour gagner de la place et abaisser les masses, le carter d’huile est désormais déporté et séparé de la chambre du vilebrequin par une soupape à clapet. La Stelvio s’équipe d’un embrayage multidisque humide avec système antibruit et anti-dribble amélioré. La sélection est confiée à un quickshifter en montée et descente de rapports.

La Moto Guzzi Stelvio 2024
La Moto Guzzi Stelvio 2024

Le passage au refroidissement liquide amène également un changement déjà vu sur le flat twin BMW : admission et échappement pivotent de 90° autour de la culasse pour un flux désormais transversal. C’est également un positionnement plus rationnel des injecteurs qui pulvérisent dans des corps de 52 mm à double papillons. L’échappement transversal optimise aussi le positionnement des catalyseurs sous le moteur. Encore un bon point pour le centre de gravité.

Le silencieux de la Moto Guzzi Stelvio
Le silencieux de la Moto Guzzi Stelvio

Bien sûr, la Stelvio reçoit une montagne de puces savantes. La commande électronique des gaz Ride-by-Wire est liée à la centrale inertielle Continental à trois axes et six directions contrôlant la Stelvio dans l’espace et selon cinq profils de conduites. Ces derniers intègrent 5 cartographies moteur (MGCM), qui adaptent les 3 niveaux de gestion de frein moteur (MGFM), 4 niveaux de contrôle de traction (MGTC) et deux pour l’ABS, le tout ajusté sur l’angle. Cette version reçoit également un quickshifter up&down. Poignées et selles chauffantes ou indicateur de pression des pneus TPMS sont en option.

Le phare avant de la Moto Guzzi Stelvio
Le phare avant de la Moto Guzzi Stelvio

Le dynamisme de la mécanique est transmis à la roue via l’esthétique monobras oscillant en aluminium logeant la transmission acatène. Comme sur la Mandello, il est positionné sur le côté gauche ; ses carters fluides et puissants modernisent encore la ligne de la Stelvio. Le dispositif Guzzi possède un atout essentiel : la sortie de l'arbre de transmission positionnée plus basse et la longueur importante du bras oscillant permettent de s’affranchir d’une jambe de force. L’esthétique est toujours remarquable. Il n’y a désormais qu’un seul cardan en sortie de boite, sur le pivot du bras oscillant, incliné de 6°. L’ensemble permet donc de contrôler l’effet typique de soulèvement de la machine à l’accélération.

L'arbre de transmission de la Moto Guzzi Stelvio
L'arbre de transmission de la Moto Guzzi Stelvio

Ses mouvements sont confiés à un amortisseur Kayaba réglable en précharge par molette déportée. Une vis permet d’ajuster compression-détente. Le train directeur reçoit une fourche inversée Sachs de 46mm dotée des mêmes types de réglages. Pas d’électronique à ce niveau et on ne s’en plaindra pas. D’autant que l’arrière peut ainsi s’équiper en option d’un élément Öhlins.

La fourche inversée de la Moto Guzzi Stelvio
La fourche inversée de la Moto Guzzi Stelvio

Un silencieux très court masque à peine la roue arrière aux lignes épurées. Des jantes à rayons tangentiels de 19 et 17 pouces supportent la Guzzi. Elles chaussent des pneus Michelin Anakee Adventure en 120/70 et 170/55.

Leur rotation est sous le joug d’étriers avant Brembo M4.32 à maître-cylindre et fixation radiale. Les 4 pistons attaquent des disques de 320 mm. La pince arrière double pistons serre une frête de 280 unités et l’ensemble est contrôlé par un ABS lui aussi ajusté en virage.

Le tourer Moto Guzzi Stelvio
Le tourer Moto Guzzi Stelvio

Particulièrement valorisante et séduisante, la Moto Guzzi Stelvio décline la qualité de la firme italienne initiée par la Mandello. De l’assemblage des éléments à la finition des surfaces métalliques ou plastique en passant par les selles, l’ensemble est remarquable. On note également l’intégration attentive et soignée de tous câbles et électronique. Dommage pas de vide-poche… la première en disposait. La Stelvio avoue un poids de 246 kg prête à décoller. Enfin, l’intervalle d'entretien est prévu tous les 12.000 km.

En selle

La haute stature du long courrier italien est trompeuse. La Stelvio vous accueille sur une selle placée à seulement 830 mm d’altitude et étroite à sa jonction au réservoir. Non réglables en hauteur, les options (+20 ou -20 mm) permettront d’ajuster votre aisance si besoin. Le revêtement des assises est remarquable, mimant un cuir doux texturé et non glissant. L’assise pilote est moelleuse, avec une bonne découpe. Sans excès, la flexion des jambes est conforme aux standards du segment. Toutefois, la dynamique reste présente avec des repose-pieds à peine reculés induisant une très douce bascule du buste. Les gants sont donc, comme il se doit, légèrement en appuis sur un cintre presque droit.

La selle de la Moto Guzzi Stelvio
La selle de la Moto Guzzi Stelvio

Au commodo gauche, un pavé multi-directionnel permet de paramétrer la machine facilement. Le commodo demanderait à être incliné davantage vers le bas. Il oblige une gymnastique moins naturelle et le pouce trouve plus vite le klaxon que les clignotants. Un ajustement simple à effectuer.

Les commodos de la Moto Guzzi Stelvio
Les commodos de la Moto Guzzi Stelvio

Synergie du groupe Piaggio, un écran TFT de 5 pouces regroupe les informations. Tachymètre, compte-tours, indicateur de rapport engagé, jauges de température et carburant, température extérieure et horloge côtoient une colonne d’informations subsidiaires à faire défiler. Et le un régulateur de vitesse est de la partie. En option PFF, le radar avant alerte sur les risques de collision via un picto au tableau de bord et alarme sonore. Celui à l’arrière illumine les rétroviseurs d’un joli, mais puissant spot lumineux. En cas de changement de fil, si un véhicule est détecté derrière vous, il fait aussi biper la machine. Heureusement et contrairement à la concurrence, ce système est désactivable ! Et distingue tant les radars que leurs fonctions. On peut donc supprimer l’alerte sonore, mais garder le picto, ou enlever les ondes à l’arrière, etc. Mais il faut une autre option pour bénéficier d’un régulateur de vitesse adaptatif… Celui-ci réduit alors votre vitesse en modulant l’injection et usant du frein moteur.

Le compteur TFT de la Moto Guzzi Stelvio
Le compteur TFT de la Moto Guzzi Stelvio

Complète et ergonomique, l’interface s’apprivoise vite et l’esthétique d’ensemble est reposante. Toutefois, un fond blanc eut été plus agréable avec passage automatique jour nuit… Un port USB est à gauche de l’écran. Enfin, l’application MIA permet de connecter son smartphone pour appeler ou écouter de la musique.

En ville

On préférera se délecter de la symphonie mécanique. L’éveil du twin fait immédiatement résonner les notes caractéristiques de la production Guzzi, ample ronflement ample souligné d’un trémolo plus aigu inimitable, presque sonnant. Et toujours accompagné d’une légère secousse du couple de renversement toutefois nettement atténué. Il reste agréablement perceptible, faisant osciller subtilement la machine vers la gauche. Douces, les commandes autorisent une prise en main évidente. Sélection précise au levier et boite bien étagée caractérisent la machine. Disponible, le twin peut même reprendre sans hoqueter à 2 500 tours sur le dernier rapport ! Cette souplesse étonnante pour un bicylindre imposant est un avantage au quotidien.

Essai routier de la Moto Guzzi Stelvio
Essai routier de la Moto Guzzi Stelvio

Un autre avantage repose sur le très bon rayon de braquage de la machine, bien utile en agglomération. Larges, les rétroviseurs renvoient un champ large et exempt de vibration. L’agilité est déjà remarquable et la Stelvio se guide au regard dans le trafic, obéissant à la moindre pression au guidon. Le trail témoigne également d’un excellent équilibre et se fait étonnamment léger dans ces évolutions à faible allure. Cependant, notre long courrier n’est pas qu’un omnibus citadin, tant s’en faut. La voyageuse profilée vise déjà bien plus loin.

Autoroutes et voies rapides

En mode Tourisme, le twin emmène, Allegro Ma Non Tropo, la Stelvio vers l’horizon. C’est bien plus soutenu en profil Sport ou le trail atteint sans mal plus de 220 km/h avec les valises. Le tout avec une tenue de cap sans défaut ni louvoiement.

Particulièrement démonstrative, la mécanique laisse déferler sur le bitume ses 115 chevaux avec fougue au-delà de 6 500 tours. Et avec une sonorité toujours entrainante. Quelle que soit l’allure, on conserve la sienne, bien protégé derrière la bulle en position haute. Il faudra l’y placer avant d’atteindre 150 km/h, car le système le refuse ensuite. Mais en revanche, le régulateur accepte de vous faire évoluer à haute vitesse. Déflecteurs additionnels et tête de fourche aux lignes étudiées en soufflerie confèrent une protection appréciable et sans remous. Épaulements du réservoir et cylindres participent à dévier le flux d’air. Les coudes sont à peine plus exposés et les pieds sont les seuls vrais perdants.

Essai de la Moto Guzzi Stelvio sur voie rapide
Essai de la Moto Guzzi Stelvio sur voie rapide

La machine croise avec aisance au légal à 5 000 tours, ne laissant filtrer que de bonnes vibrations. Mais les tracés rectilignes sont indignes de son patronyme virevoltant. Le respect impose d’en prendre congé au plus vite.

Départementales

Bienvenue sur Stelvio Airline. Le long courrier italien s’apprécie autant en croisière qu’en voltige plus serrée. Abordée à bon rythme, le développé sinueux de notre tracé MET à nouveau en valeur l’agilité du trail. Sa géométrie aux cotes plutôt dynamiques lui assure une grande facilité à être emmené et un toucher de route très convaincant. Sans égaler la précision du train avant d’une Multistrada, la fourche remonte de bonnes informations et, surtout, la machine est d’une grande neutralité. L’enveloppe arrière en 170 optimise également la rapidité des changements d’angle, mais le profil des Anakee délivre une bascule progressive, sans brusquerie. Dans les épingles, la Stelvio passe avec une facilité remarquable et conserve une bonne vitesse de passage en dépit de son gabarit de maxi-trail. L’équilibre de sa partie-cycle est particulièrement appréciable. On ne fatigue aucunement à son guidon tant l’Italienne parait légère.

Essai de la Moto Guzzi Stelvio sur route
Essai de la Moto Guzzi Stelvio sur route

Quand le tracé se délie, en poussant sur la crête de couple à 6 750 révolutions minutes, on sent alors la puissance prendre les commandes, notamment en mode Sport. Ce dernier assure à la Guzzi des évolutions très dynamiques, modifiant réellement le comportement du bicylindre. Le tachymètre affiche 157 km/h au rupteur en trois… il y a assurément de l’aigle dans ce moteur.

Enchainement de courbes avec la Moto Guzzi Stelvio
Enchainement de courbes avec la Moto Guzzi Stelvio

Dans les montées de col, celle du Stelvio espagnol en l’occurrence, on reste sur les intermédiaires, en trois ou en quatre, pour bénéficier du meilleur du gros twin. Au-delà de 5 000 tours, chaque accélération émet un ronflement puissant et raffiné. La boite à air s’ouvre à plein, unissant ses vocalises rugueuses à celles plus claires de l’échappement. Cette mélopée unique aide à souligner les coups de pistons et le ressenti moteur. C’est décidément une mécanique d’épicurien qui fait vivre cette moto. Grondante, la Guzzi file vers la courbe suivante avec célérité. La prise du levier de frein entraine des décélérations puissantes qui ralentissent efficacement les 246 kg du trail. La plongée de la fourche est très maîtrisée, régulant vite sa course, même sur les plus forts freinages. Et la machine ne se relève aucunement en courbe où l’on usera de toute façon de l’excellent élément arrière pour y contrôler un passage un peu rapide. On abat rapidement deux, ou trois rapports sur la boite grâce un quickshifter plutôt précis et souple et à un antidribble performant. Il m’est arrivé deux fois d’avoir à utiliser l’embrayage, la pédale refusant l’ordre. Mais c’est plus transparent que sur la Mandello et largement plus doux et précis que sur une certaine Kayzerin… Posée sur les flancs des Michelin, la Stelvio est tout à fait stable, son injection précise sur tous les modes permet d’ajuster les gaz et les relances. Celles-ci mettent à mal l’enveloppe arrière frappée par 105 Nm de couple, mais sous contrôle de l’électronique. La transmission finale transmet en toute transparence la cavalerie à la roue. Le trail se relance alors avec force et un gras moteur toujours perceptible pour s’extraire du virage et continuer son ballet presque aérien. L’air environnant vibrant à l’unisson de sa voix profonde.

La Moto Guzzi Stelvio en courbe
La Moto Guzzi Stelvio en courbe

À rythme plus enroulé, la Guzzi démontre un excellent confort de suspensions. Quel que soit le régime, la mécanique emmène l’équipage avec efficacité. Sous 3 000 tours, le bloc est moins présent, surtout sur les profils de conduite Route et Tourisme. Mais la bonne disponibilité du bloc permet sans mal de conserver troisième ou quatrième rapport, sans heurt. On profite alors du périple dans la mélodie permanente du V2.

Nous avons également emmené la Moto Guzzi Stelvio sur les pistes
Nous avons également emmené la Moto Guzzi Stelvio sur les pistes

Un rapide passage hors bitume nous a permis de valider les suspensions sur les bosses et défauts du tracé. Rassurants, les Michelins permettent d’évoluer sur terre avec sérénité et la Stelvio se guide très facilement. À nouveau, on loue son train avant neutre et franc et une partie cycle réactive aux appuis des bottes et des gants. Etroite, le trail s’enserre efficacement entre les jambes et l’équilibre de la machine reste convaincant en dépit de masses relativement hautes.

Le tourer conserve quelques aptitudes pour les pistes roulantes
Le tourer conserve quelques aptitudes pour les pistes roulantes

Partie-cycle

Avec ses suspensions de qualité et ajustables associées à un châssis rigide, la Moto Guzzi Stelvio assure un comportement dynamique de premier ordre. Précis, agile, le trail délivre des évolutions neutres et efficaces, toujours confortables. Bien accordé, l’amortissement soigné est une de ses principales qualités.

L'amortisseur arrière de la Moto Guzzi Stelvio
L'amortisseur arrière de la Moto Guzzi Stelvio

Freinage

Puissants, les étriers avant se montrent également très modulables. La prise des freins en virage n’a aucune influence sur le guidage du train avant. Les décélérations se font aisément à un doigt et l’ABS n’intervient qu’à bon escient, sans intrusion. Excellent, l’élément arrière offre un remarquable ressenti et permet d’asseoir parfaitement la machine en courbe. Son large disque de 280 est assurément un bon choix.

Le frein avant de la Moto Guzzi Stelvio
Le frein avant de la Moto Guzzi Stelvio

Confort/Duo

Délivrant un confort ferme, les assises sont bien dessinées et l’accueil de l’accompagnant très appréciable. Les suspensions participent au confort global, mais la bulle pourrait être un peu plus haute. On pourra équiper sa monture de valises, verrouillées simplement et efficacement par les crochets dédiés de l’assise passager. Affichant 30 et 27 litres, elles peuvent accueillir un casque intégral. Un top case offre une capacité de 37 litres et intègre un dossier du même matériau que la selle. Enfin les repose-pieds sont tous caoutchoutés.

Les repose-pieds de la Moto Guzzi Stelvio
Les repose-pieds de la Moto Guzzi Stelvio

Consommation

L’aigle sait limiter sa soif. Notre allure assez moyenne affiche 5,8 litres au compteur. Comptez 6 à 6,5 litres au 100 à allure soutenue. Une valeur fort correcte pour une telle montagne de charme.

Le réservoir de la Moto Guzzi Stelvio
Le réservoir de la Moto Guzzi Stelvio

L'essai vidéo de la Moto Guzzi Stelvio

Conclusion

Faire honneur à sa lignée est toujours un défi. La nouvelle Moto Guzzi Stelvio relève le gant avec panache. Sans aucun doute, la voici adoubée par les montagnes et les cols, aussi bien pour la qualité de ses évolutions que le nom dont elle se montre digne. Élégante, ronflante, grandiose et charmeuse, sa mécanique et son style en font une évidente et moderne héritière. Et une outsider à la séduction toute latine sur son segment.

Les deux coloris de la Moto Guzzi Stelvio
Les deux coloris de la Moto Guzzi Stelvio

Laquelle de ses opposantes pourrait bien lui ravir son titre de mannequin athlétique ? Pas la Ducati Multistrada V2, 16 190 €, bien trop ostentatoire. Ni même la très soignée Triumph Tiger 900 GT Pro à 16 195 € dont le trois cylindres n’a pas les accents subtils de la Guzzi. Quant aux Suzuki V-Strom 1050 SE, 15 399 € et la toute dernière Honda Africa Twin 1100 Adventure Sports réclamant 19 599 €, leurs qualités routières sont bien les seules armes pour contrer les cimes de séduction de la Stelvio, elle aussi fort bien fournie niveau dynamique.

Heureux qui comme vous fera un long voyage sur l’échine de la Moto Guzzi Stelvio. Son originalité performante et l’agrément de sa mécanique vous feront à son image : unique.

Points forts

  • Esthétique puissante
  • Personnalité et disponibilité moteur
  • Finitions globales
  • Suspensions efficaces
  • Agilité
  • Originalité des déflecteurs
  • Efficacité dynamique globale
  • Supports valises intégrés

Points faibles

  • Absence de vide poche
  • Béquille centrale optionnelle
  • Selle non ajustable
  • Pas de rappel des clignotants
  • Poignées chauffantes optionnelles
  • Pas de warning

La fiche technique de la Moto Guzzi Stelvio

Conditions d’essais

  • Itinéraire : routes sinueuses à revêtement variable, sec.
  • Kilométrage : 180 km
  • Météo : soleil, de 15 ° à 23°C
  • Problème rencontré : ras

Disponibilité / prix

  • Coloris : jaune/gris/noir, noir/gris/jaune
  • Prix : à partir de 16.499 euros
  • Disponibilité : mars 2024

Équipements essayeur

  • Casque Nishua NTX-4 Evo
  • Veste Vanucci VAJ-4
  • Jean Vanucci Armalith
  • Baskets Vanucci Tiffoso

Commentaires

Vastenov

Superbe test pour une sacrée bécane ! On sent toute la passion que transmet ce genre de bécane, sans pourtant faire l'impasse sur de la modernisation. D'ailleurs, excellente idée que d'avoir laisser le radar au choix du client.

D'ici quelques années et en occasion...

16-02-2024 20:15 
Picabia

On avait parié sur 17000 balles, on n'était pas loin.

16-02-2024 20:47 
Coolapix

Bel essai rondement mené 👍👍.

Trop haute pour moi, hélas 😢.

16-02-2024 21:48 
pchenet

Pas de warning sur une moto à 17000¤???? Élément de sécurité indispensable notamment pour de l'inter-file et accident à signaler.

16-02-2024 22:47 
Goupil62

Très bon essai comme toujours de Damien.
Exhaustif dans ses propos & il nous transmet son ressenti avec précision.

Un destrier que je vais essayer sous peu.

Par contre, pour gagner quelques euros, les concepteurs de Mandello ont raté l'entrée de la belle : pas de béquille centrale, warning, etc.

Comme Vastenov, pourquoi pas dans quelques années...

17-02-2024 08:01 
Thud

Bel essai encore une fois.
A découvrir dans quelques semaines au salon moto de Lyon.
Une alternative plus que crédible que le temps sera venu de remplacer ma grosse ST12.

17-02-2024 10:01 
Philippe21

Merci pour cet essai très complet ! V

Elle coche beaucoup de mes cases cette belle Stelvio, dommage pas de concession Guzzi en Côte d'Or ! tire la langue

17-02-2024 12:42 
six cevrai

Si elle communique le meme plaisir que la V100 en y ajoutant une vraie suspension arrière et une bonne protection, elle fera aussi bien que la V85. Le vrai challenge sera d'attirer des clients dans des concessions à la piètre renommée. La réputation de mauvaise fiabilité ET de mauvais service après-vente est difficile à oublier.

17-02-2024 15:32 
Gouniaf

De quand date cette réputation six cevrai ? 15 ans ? 25 ?

48 000 km en bientôt 5 ans avec ma V7 III, dont plusieurs voyages à l'étranger : RAS. Les guzzistes que je connais n'ont pas plus de soucis.

Pour revenir à la nouvelle Stelvio, le coloris choisi pour la version de base est bien triste... Mais j'ai hâte de l'essayer !

17-02-2024 16:23 
gvrun666

Ma qué bella machina...en plus, elle, elle a pas les poumons qui tombent sourire sourire sourire

17-02-2024 17:15 
fario

les réputations se font et se défont. 250000 km avec ma v7spécial , 40000 avec ma névada et pas de problèmes je ne vous parle pas de ma vieille calif 3 qui approche les 90000 kms , pas mal de voyages en france et en espagne . le sav n'est pas si mauvais que cela , de gros efforts ont été fait depuis quelque années , beaucoup d'accessoires disponibles chez le constructeur . si l'entretien est effectué régulièrement comme il se doit , réglage des culbuteurs par exemple il n'y a pas de soucis et quel caractère ces motos .
et une concession guzzi se trouve à sevrey ( pas loin de la cote d'or ) à une petite heure de dijon , une rigolade non?

17-02-2024 18:25 
Seb01

Le problème de la bulle qui vibre en position haute revient dans les différents tests. Voilà quelque chose qui pourrait être agaçant, voire insupportable au long cours...
Pour le reste, elle coche toutes les (mes) cases !
Et le prix est je trouve bien placé.

17-02-2024 21:53 
big twin

Bonjour
Après une brève 750 j'ai possédé une 1200s 4v. Deux excellentes compagnes pour plus de 80000km sans soucis notoires.
Je suis passé au dct honda(le traître😆) et 300cb.
J'irai essayé le v 100 qui m'intéresse.
J'ai particulièrement aimé le son guzzi et le confort de selle(pas un truc cassé cul comme c'est la mode).
Le balancement moteur est sympa. Ceux sont des motos valorisantes non tape à l'oeil.

18-02-2024 07:31 
eriko

Elle est bien placé en prix .si version plus basse de selle j'irai l'essayer.

18-02-2024 18:28 
six cevrai

@Gouniaf & Fario
Si ce n'est plus le cas, mais que seuls les Guzzistes le savent, vous avouerez que c'est dommage. Les légendes sont tenaces.

20-02-2024 00:24 
Gouniaf

Que veux-tu, "seuls les vrais savent"... Je t'invite donc à essayer les dernières productions Guzzi pour te confronter à la légende de manière empirique. Ce qui reste la meilleure manière de juger des qualités réelles d'une moto, tu en conviendras.

20-02-2024 06:44 
Raf53

Excellent test. Mais quand va-t-on évoquer le PROBLÈME de la hauteur de selle toujours plus haute ce qui n’a pas de sens sur une ROUTIÈRE et donc PAS un trail et qui s’avère vite délicat voire dangereux sur terrain en dévers ou instable ( graviers, pluie,,etc…)
Ou peut-être que les constructeurs ne savent plus faire de motos GT pour des clients mesurant moins de 1.80m. Ils laissent le champ libre à BMW qui en profite honteusement tant pour ses tarifs que SAV.

02-03-2024 14:17 
Vastenov

Si tu ne veux pas avoir les jambes trop pliées, suffisamment de débattement de suspensions pour encaisser l'état de nos route et une garde au sol raisonnable pour les virages... pas trop le choix que d'avoir une certaine hauteur de selle sans faire de concessions sur ces trois critères clin d'oeil

Sinon il existe très souvent des selles basses qui font gagner dans les deux centimètres et/ou des kits de rabaissement.

02-03-2024 19:49 
inextenza

Attention à certaines (la plupart) des selles basses, c'est obtenu par suppression de mousse...

Biellette plus courte + amorto plus court et fourche remontée dans les tés: toute la moto sera plus basse. Moins de garde au sol, mais confort préservé.

04-03-2024 16:50 
Vastenov

Quand on a les pattes courtes, la moindre des choses serait d'avoir le derrière rembourré ! tire la langue

04-03-2024 17:54 
Godzilla

Citation
Vastenov
Quand on a les pattes courtes, la moindre des choses serait d'avoir le derrière rembourré ! tire la langue


Pffff.....
tire la languetire la langue

04-03-2024 22:48 
coxecab

La platine des reposes pieds conducteur fixée sur le carter moteur…? C est pas top

23-03-2024 17:08 
Vastenov

À part mettre des rallonges de 50 cm pour se repiquer sur le cadre (ce dernier étant assez loin de la position théorique des panards, parce que moteur porteur), je ne vois pas comment faire autrement et où serait l'éventuel problème question

23-03-2024 21:21 
Berny

En cas de chute, même à l’arrêt, si ca force sur les vis et que ca pète le carter ( ici de boite, mais bon pareil ).
Peut être en mettant des pare-cylindres, ca peut réduire le phénomène.

24-03-2024 07:47 
Vastenov

Vu que le cale-pied est très certain repliable et si on regarde des photos de la moto de face avant/arrière, je vois vraiment comment ça serait possible vu le nombre d'éléments qui seront susceptibles de toucher le sol bien avant : cylindres, ligne (collecteurs et silencieux) et cardan en particulier puis tout le classique ; éléments en bout de guidon, carénage de flanc etc...

Je dis pas que c'est impossible hein, mais si on arrive à une situation qui arrache une platine, je pense qu'on aura arraché plusieurs éléments en amont ouf

24-03-2024 08:15 
 

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